- 2023
- 20
- Oct
Eau non potable : risques de santé publique
Le Togo connait une
urbanisation accélérée ces temps-ci avec une explosion démographique
incontrôlée. Cette explosion démographique induit une forte demande en eau
potable. Ainsi, depuis quelques années, il est observé une prolifération
d’eaux conditionnées communément appelé « pure water ». Par ailleurs,
le secteur de la production d’eau en sachet est soumis à une réglementation
mais du fait que la majeure partie des producteurs opèrent dans la
clandestinité ne permet pas un suivi régulier des unités de production par les
services compétents de l’Etat pour s’assurer de la conformité aux normes de
production. Dr SANNI Justine (Laboratoire de Microbiologie des Aliments, de
l’eau et produits divers de l’Institut National d’Hygiène.
L’eau est un élément
vital pour l’homme. En effet, si l’homme peut rester plusieurs jours sans
manger, cependant il ne peut passer plus de trois jours sans boire de l’eau.
Aucun être vivant sur la terre ne peut survivre sans elle. Il faut donc
consommer de l’eau propre. Mais comment reconnaitre l’eau de bonne
qualité ?
Reconnaitre
une eau de bonne qualité
Pour pouvoir être
consommée en toute sécurité, l’eau ne doit avoir ni couleur, ni gout ni odeur,
claire, limpide. Ces paramètres étant liés au confort de consommation, n’ont
pas d’impact sanitaire direct et peuvent être apprécier par le consommateur
L’eau doit être exempte de tous contaminants bactériologiques, chimiques
nuisibles et toutes autres substances indésirables, ce qui ne peut être
détecter que par les analyses au laboratoire.
Une eau ne peut être
déclarée de bonne qualité que si elle a fait l’objet d’une analyse au
laboratoire.
Conséquences
liées à la consommation de l’eau en sachet de mauvaise qualité ?
La consommation d’une eau
insalubre a de graves conséquences sur la vie des êtres vivants. C’est pour
cela, l’accès à l’eau potable pour tous constitue un enjeu politique,
économique et social majeur.
Plusieurs risques liés à
un défaut d’hygiène, depuis la production jusqu’à la commercialisation, ne
garantissant pas toujours la qualité d’une eau potable peuvent être identifiés.
Les conditions de
manipulation des sachets sans les mesures d’hygiène adéquates exposent les
consommateurs à des maladies hydriques notamment :
-Les infections
bactériennes : l’eau non traitée peut contenir des germes pathogènes tels
que Eschérichia Coli, Salmonelle, ou des coliformes fécaux et autres qui
peuvent causer des infections gastro-intestinales sévères.
-Une eau contaminée peut
être à l'origine de nombreuses maladies telles que la diarrhée, la dysenterie,
le choléra, la schistosomiase (bilharziose), la typhoïde……
-De plus, une fois l’eau
consommée, il se pose le problème de gestion des emballages. En effet, jetés
après consommation dans la nature, ces emballages, sous l’action du vent et des
eaux de ruissellement, sont disséminés presque partout, rendant ainsi les rues
malpropres.
Quelles
sont les procédures qu’une société peut entreprendre pour s’assurer d’une
qualité d’eau ?
Les indicateurs qui
permettent d’apprécier les conditions de production de l’eau de boisson en sachet sont
notamment la source d’approvisionnement
en eau, le matériel de conditionnement, le procédé d’emballage et le stockage
du produit fini. L’hygiène du site de production, les conditions de
manipulation, l’entretien du matériel de stockage de l’eau sont également des
indicateurs d’appréciation.
Au Togo la production et
la commercialisation de l’eau de consommation doivent répondre à un cahier de
charges réglementairement définies. Toute entreprise désireuse de s’établir en
qualité de productrice d’eau, que ce soit en sachet ou en bouteille, doit
fournir une carte d’opérateur économique, un certificat de conformité
environnementale délivré par le ministère de l’environnement, une autorisation
de prélèvement d’eau délivrée par le Ministère de l’eau, une fiche technique
des installations et du personnel, la localisation du site, les résultats
d’analyses, le certificat de salubrité délivré par le ministère de la santé.
Rôle
de l’Institut National d’Hygiène (INH) dans la chaine de production de l’eau d’eau
de consommation.
L’INH en sa qualité de
laboratoire national de santé publique a pour mission :
• la recherche épidémiologique débouchant sur la prévention
et la surveillance épidémiologique des maladies transmissibles, seul ou avec la
collaboration d’autres institutions nationales ou étrangères ;
• les analyses spécialisées de biologie clinique, bactériologiques,
parasitologiques, biochimiques, hématologiques et sérologiques ;
• le contrôle de qualité de l’eau, des denrées alimentaires
et de l’environnement ;
• formation du personnel des laboratoires nationaux et des
stagiaires des instituts et école de formation
• l’immunisation, la délivrance et l’homologation des
certificats de vaccination exigés dans les voyages internationaux.
Par ses missions l’INH participe
à la lutte contre les maladie épidémique tout en contribuant à garantir la qualité hygiénique
et sanitaire des aliments et de l’eau afin de protéger les consommateurs. C’est
dans ce contexte que l’INH accompagne les producteurs d’eaux dans l’analyse
microbiologique et physico-chimique de l’eau, des aliments et des produits
divers. Cette raison d’être s’exprime
au quotidien au travers de nos engagements envers nos clients.
Que
conseillez-vous à la population et aux sociétés de production en tant qu’expert
dans le domaine ?
Les producteurs d’eaux en
sachets, les distributeurs d’eaux doivent se conformer aux règlements
sanitaires définis par l’autorité compétente. Ils doivent analyser
régulièrement leurs eaux pour s’assurer de la qualité de leur production avant
de les mettre sur le marché.
Le gain financier ne doit
pas primer au détriment de la santé des consommateurs.
La population doit
exiger, réclamer la qualité auprès des producteurs et non se contenter uniquement
des eaux de moindre coût sur le marché.
L’INH avec ses
accréditations offre des prestations de qualité reconnurent sur le plan
international est une opportunité pour les exploitants les exportateurs et
importateurs d’avoir l’assurance de la qualité de leur produit.
Nous sommes disponibles à
accompagner les producteurs pour la qualité de leur produit.
Nos laboratoires se
trouvent à Lomé et à Kara et sont ouverts tous les jours ouvrables, et depuis
le 07 octobre 2023 les jours fériés et samedi.
Propos recueillis par Raymond DZAKPATA